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Viva la Libertà
1 mars 2012

LITTERATURE ET BIOGRAPHIES IMAGINAIRES

     Lire un roman ou une bande dessinée, c'est entrer dans un univers, celui d'un artiste. Mais, quand l'auteur entraîne son lecteur dans une histoire fondée sur une réalité connue de lui, c'est souvent jubilatoire.

     Aujourd'hui, les biographies imaginaires sont fréquentes et je ne donnerai que deux exemples, mais quels exemples !

    Comme l'écrit Graham Moore dans une "Note de l'auteur" qui sert de postface à son roman, 221 b Baker Street, ce qui fait la richesse et le plaisir de ce type de récits c'est la capacité à réussir le "collage mêlant réel vérifiable, probablement réel, potentiellement réel et manifestement faux". Et c'est ce qu'il a fait avec maestria dans ce récit qui se compose de deux enquêtes menées alternativement (un chapitre sur deux). 

     La première se déroule à Londres en 1900-1901 et elle est conduite par Arthur Conan Doyle et Bram Stoker (l'auteur de Dracula). On y trouve la haine de l'auteur pour son personnage, Sherlock Holmes, devenu un véritable détective aux yeux de ses lecteurs !!! ; le désespoir de Stoker de ne pas avoir créé un personnage digne de ce nom, persuadé qu'il ne passerait pas à la postérité !!! ; mais aussi le nouvel immeuble de Scotland Yard et l'arrivée de l'électricité dans les maisons et dans les rues londoniennes.

     L'autre enquête est prise en charge par un jeune homme qui appartient à un club de fan de Sherlock Holmes : il cherche à savoir qui a tué un de ses collègues de club alors qu'il avait trouvé, disait-il, le journal disparu de Conan Doyle. Ce journal couvre une période au sortir de laquelle Conan Doyle avait repris le personnage honni et écrit le chef-d'oeuvre mondialement connu, Le Chien des Baskerville. Cette aventure se déroule en 2010 en Angleterre et aux Etats-unis. Vous aurez deviné que le journal traite de la première enquête du roman de Moore, mais je ne vous en direz pas plus... Reste que Moore tente de combler un manque dans la biographie de Conan Doyle et que, pour ma part, je trouve que c'est très réussi.

 

221b-baker-street

     L'autre exemple, très récent également, est une bande dessinée intitulée La Chambre de Lautréamont écrite par Corcal et dessinée par Edith. Elle raconte l'histoire de cette chambre dans laquelle Lautréamont et Rimbaud auraient vécu des événements forts, terribles et fantastiques. Contrairement au récit évoqué précédemment, ici, tout est fait pour que le lecteur doute de ce qu'il lit : une introduction et un dossier en postface affirment la réalité de ce que nous lisons. Mais, ce qui nous est raconté est incroyable, généralement invérifiable et fondé sur le caractère très lacunaire des informations que nous avons sur la vie d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. Une grande partie des personnages du récit ont existé, mais les auteurs leur prête une vie plus longue, plus riche, plus fantastique aussi. Les dessins d'Edith contribuent à cette difficulté de se faire une idée sur ce que nous lisons puisque ces personnages / personnes sont très reconnaissables... Bref, c'est une très belle bande dessinée qui plonge le lecteur dans le Paris du XIXe siècle, celui des poètes maudits...

 

  Une-surprise-dans-La-Chambre-de-Lautreamont-couv

 

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