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Viva la Libertà
23 février 2013

BONHEUR DE LECTURE

       Au gré de mes nombreuses lectures, je croise souvent un genre que j'apprécie particulièrement, le roman historique. Mais, il n'est pas si facile d'écrire un bon roman historique, un roman qui raconte une histoire sans donner des leçons d'Histoire mais sans maltraiter la "vérité historique" (en admettant qu'elle existe, mais c'est un autre débat). Fondre le récit fictif et la réalité, donner à voir la vie de personnages qui côtoient des personnes, susciter plaisir de lecture et émotions pour un temps, un monde à jamais enfouis et parfois très éloignés de notre réalité quotidienne, voilà les quelques ingrédients essentiels pour écrire un roman historique agréable à lire.

      Mais avec ce livre, que je n'avais pas remarqué à sa sortie en France en 2009, il ne s'agit plus de recette ni d'ingrédients plus ou moins bien assemblés, il s'agit d'un grand roman, qui se trouve être aussi un roman historique.

     Tim Willocks, dans La religion, raconte, pour la partie historique, le siège de l'île de Malte par les troupes de Soliman le Magnifique durant le printemps et l'été 1565. Il évoque les combattants, les assauts, les stratagèmes... avec tant de force que nous sommes aux côtés de ses personnages, pris dans la folie des hommes qui placent leur Dieu (et la guerre) au-dessus de tout.

    "La religion" désigne les chevaliers de l'ordre de Malte qui se sont réfugiés dans cette île après la prise de Rhodes par ces mêmes musulmans qui viennent tenter de les déloger. Parmi ces chevaliers, le grand Maître, La Valette, est une figure grandiose à laquelle l'auteur donne toute sa place. Mais les personnages principaux de ce grand roman sont fictifs et ils sont très attachants. Le héros, Matthias Tannhauser, est magnifique : jeune forgeron maître d'armes au début du récit, il vit mille aventures aussi bien avec les Musulmans qu'avec les Chrétiens. Il a des amis et des ennemis dans les deux camps et ne semble n'avoir qu'une seule règle : ne pas se perdre lui-même.

     La musique, deux femmes et un enfant vont le conduire dans cet enfer, dans Malte assiégée.

     La Religion est un grand roman et aussi un très grand bonheur de lecture. Il fait partie de ces livres dans lesquels on veut avancer vite, pour connaître la suite. Mais en même temps, on se surprend à ralentir la lecture, pour savourer l'écriture, rester plus longtemps dans cet univers et vivre encore avec ces personnages, dont on se sentira un peu orphelin la dernière page tournée.

     Tim Willocks a remarquemablement décrit ses personnages, l'île de Malte, la guerre... Son style à la fois épique et réaliste, cru et poétique est envoûtant. Il ménage le suspens, mais jamais avec les procédés éculés déjà lus mille fois, non, le suspens naît de la situation des personnages, de leurs émotions, de leur vie intime... Et puis, il a pleinement réussi son "méchant", un inquisiteur tel qu'on aime les détester.

    Pour finir, puisqu'il faut bien finir, si vous aimez lire, tout simplement, plongez dans ce roman de 852 pages aux éditions Sonatine et vivez un très grand et beau moment de lecture.

 

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